Lauréat du 3ème prix Art & Environnement Lee Ufan Arles x Guerlain.
Le 7 octobre 2025, le jury présidé par Lee Ufan et composé de Clément Chéroux, Charlotte Le Bon, Caroline Corbasson, Esra Joo, Gabrielle Saint-Genis, Ann Caroline Prazan, Juliette Vignon et Claire Coletti, a décerné le prix Art & Environnement à Pooya Abbasian.
Pooya Abbasian (né en 1985) est un artiste franco-iranien vivant à Paris depuis 2011. Sa pratique multidisciplinaire mêlant photographie, dessin, vidéo et installation interroge la place et la circulation des images dans notre monde contemporain.
Formé dans les univers du cinéma et du dessin, il développe une réflexion sur la construction et la transformation des images, qu’il collecte sur Internet, dans les films ou au fil de ses propres prises de vue. Ces fragments deviennent la matière première de ses fictions visuelles, révélant les tensions entre image, réalité et vérité. Ses œuvres, empreintes d’une poésie des « espaces de transition », tissent des liens entre temps, mémoire et lieux. Son travail a été présenté notamment à la Maison Européenne de la Photographie, au Musée d’art contemporain de Téhéran, au Plateau – Frac Île-de-France, et ses films ont été projetés dans des festivals internationaux. Ses œuvres figurent dans les collections du CNAP et de la MEP, et il est également auteur et illustrateur de plusieurs albums jeunesse parus chez Gallimard et Actes Sud.
Pour sa résidence à Lee Ufan Arles, l’artiste Pooya Abbasian souhaite aborder un projet intitulé Séneçon, né de l’observation des plantes dites « sauvages », souvent qualifiées de « mauvaises herbes ». Fréquemment arrachées, ignorées ou, à l’inverse, sacralisées, déplacées et revendues, ces plantes incarnent une présence silencieuse mais persistante. Leur capacité d’adaptation, de résistance et de dissémination constitue le cœur de la réflexion de l’artiste : véritables voyageuses involontaires, transplantées d’un territoire à un autre, elles deviennent selon les contextes tantôt nuisibles, tantôt précieuses. À travers la série, l'artiste explore les tensions contemporaines liées à ces formes de vie marginales : l’ambiguïté entre rejet et fascination, la transformation de l’exclu en valeur, la question du territoire et de l’hospitalité du vivant, ainsi que les récits invisibles contenus dans le paysage. Ces paradoxes deviennent pour l’artiste une manière d’interroger la complexité de notre rapport au vivant.